La notion d’espace prend une autre dimension quand elle se réfère au cosmos, à l’infini (certes relatif) de son étendue. L’archive spatiale est une façon d’aborder physique une matière qui reste difficile d’accès mais qui nous transporte individuellement et collectivement dans une utopie qui depuis maintenant plusieurs décennies s’inscrit dans la réalité du quotidien (satellites Galileo, lancements médiatiques) donc dans une oscillation entre fonctionnalité et mythologies.
Il s’agira ici de proposer à une classe de lycéens de s’approprier la base documentaire que j’ai constituée à l’occasion d’une publication l’Ephéméride pour la revue Espace #17 (Observatoire de L’Espace du CNES, les presses du réel, 2019) pour ré-activer les représentations de grands (ou modestes) évènements d’une année d’actualité spatiale.
La matière de base pour ce projet a été composée en fonction de critères décisifs en vue d’une réappropriation plasticienne de ces documents d’origines diverses. Ils permettent assez aisément une appropriation visuelle et sémantique. Une majorité des images collectées sont issues des archives d’institutions spatiales (CNES, NASA, JAXA) d’autres sont plus vernaculaires, voire purement projectionnelles comme l’idée récurrente d’une base internationale sur la face cachée de la Lune. Figurent ici des vues du Spaceport America, vitrine du spatial privé (Virgin Galactic) qui illustre aussi une volonté de tourisme de l’espace sur terre, aux abords du bâtiment dessiné et conçu par Norman Foster. Les vues radar d’astéroïdes géocroiseurs, les images captées par la Sonde Hayabusa 2 ou InSight sur Mars avec le sysmogrophe français SEIS, des essais moteurs d’Ariane 6, et d’autres encore, convergent toutes vers une approche formelle du document et de l’archive spatiale en vue de sa ré-appropriation puis de sa transformation.
Projet construit avec Lucas Condamine, l’enseignant d’arts appliqués.
